L’ancien palais des Évêques de Saint-Lizier accueille un intéressant parcours, dont le fil conducteur est l’histoire du Couserans. Ce musée, qui a rouvert au printemps, met à profit les techniques d’exposition actuelles et propose des dispositifs innovants. Avant de pénétrer dans le musée, le visiteur profite d’une vue imprenable sur Saint-Lizier et son église (1).
La visite comprend les quatre niveaux d’exposition permanente mais aussi la découverte des magnifiques peintures de la cathédrale attenante, Notre-Dame-de-la-Sède. Au deuxième niveau du musée, une sortie donne accès à cette cathédrale et aux jardins, où l’on peut découvrir une frise chronologique ainsi que le rempart antique. C’est également par ces jardins que l’on accède à la salle d’exposition temporaire. Le parcours de visite a ainsi l’intérêt de mettre en valeur l’ensemble du site.
La progression dans le musée se fait de manière chronologique : du premier niveau, consacré à la période antique, au quatrième où sont rassemblés des objets quotidiens évoquant la vie « dans une vallée pyrénéenne au début du XXe siècle ». De très intéressantes pièces archéologiques sont présentées, notamment celles datant de la période mérovingienne.
La scénographie privilégie la clarté, la présentation raisonnée d’une sélection de pièces plutôt que l’accumulation parfois rencontrée dans ce type de musée. L’accrochage des sculptures sur un support vertical, visible au premier niveau et qui se prolonge au deuxième, est très réussi. Le seul défaut de l’aménagement des salles est peut-être l’aspect un peu trop dépouillé, au troisième niveau surtout, où l’on peut ressentir une impression de vide. Ce n’est pas le cas au quatrième par exemple, qui accueille un plateau surélevé où des meubles sont mis en valeur.
La muséographie mise aussi sur les dispositifs originaux, comme la salle tactile du troisième niveau où l’on peut toucher des reproductions d’objets dans l’obscurité pour tenter de les identifier. L’audiovisuel est également mis à profit : vidéo expliquant la construction du rempart, salle sonore… La visite de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède permet d’admirer les peintures restaurées. Des tables tactiles installées dans la cathédrale apportent des explications sur ce programme pictural et permettent d’appréhender chaque figure en détail. L’idée est donc judicieuse même si la localisation des figures sélectionnées pourrait être plus explicite.
Une autre idée intéressante est d’avoir disposé une grande frise chronologique dans les jardins, qui situe l’histoire de Saint-Lizier dans une chronologie générale. De plus, des QR codes permettent de faire le lien entre l’évènement présenté et la page Wikipédia correspondante. Il faut enfin noter la qualité de la plaquette d’aide à la visite, qui inclut aussi un QR code renvoyant vers le site officiel du palais des Évêques.
(1) Qui fut peut-être une autre cathédrale, hors-les-murs. Voir le Guide archéologique Midi-Pyrénées, paru en 2010 et coordonné par Robert Sablayrolles (p. 313).
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