En 1911 est créé le comptoir d’édition de La Nouvelle Revue Française, dont la gestion est confiée à Gaston Gallimard. Une exposition, présentée à la BnF jusqu’au 3 juillet, revient sur l’histoire de la maison Gallimard, éclairant aussi le visiteur sur la vie intellectuelle du XXe siècle.
L’ensemble de l’exposition est aux couleurs – ivoire, rouge et noir – de la collection « Blanche », emblématique de la maison d’édition. Des mots, projetés au sol dans une lumière rouge, rythme le parcours. Accueilli par les portraits d’écrivains édités par Gallimard, le visiteur découvre ensuite le fonctionnement du comité de lecture. Un espace propose de visionner les entretiens filmés d’auteurs tels que Jorge Luis Borges ou Simone de Beauvoir. Des enregistrements sont ainsi présentés tout au long du parcours grâce à un partenariat avec l’Ina.
La suite de l’exposition s’inscrit dans une logique chronologique, tout en mettant en évidence un certain nombre de thèmes. Romans populaires, Série Noire, littérature de jeunesse, cartonnages d’éditeur… des piliers, dans lesquels sont exposés quelques exemplaires représentatifs, illustrent de manière originale l’histoire des collections. Une idée intéressante également : le salon de lecture qui clôt le parcours.
La richesse des pièces sélectionnées (lettres, maquettes, épreuves corrigées, télégrammes, tracts, affiches…) permet d’appréhender le travail aussi bien de l’auteur que de l’éditeur et de ne pas s’en tenir à une présentation historique linéaire. Comment choisit-on de publier tel ou tel livre, avec quel titre, quelle maquette ? C’est ainsi que l’on découvre les tâtonnements aboutissant au choix d’un titre ou d’un slogan, avec des propositions parfois loufoques :
Vous avez mal aux dents. Qu’à cela ne tienne. Lisez La Méridienne.
Les expositions basées sur un matériau littéraire ne sont pas des plus faciles à concevoir. A part quelques coquilles dans les cartels, celle-ci est réalisée avec une grande qualité. Que l’on soit intéressé par l’histoire de l’édition et de la presse, ou par la lecture de quelques manuscrits de « grands écrivains », on y trouvera son bonheur. Un certain temps de visite est à prévoir, si l’on veut profiter de la diversité des documents rassemblés. Vous pouvez également découvrir l’exposition en ligne.
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