De certains choix muséographiques…

J’ai récemment visité le musée des Beaux-Arts de Chartres. Installé dans l’ancien palais épiscopal, il bénéficie d’un bel espace. Je ne présenterai pas l’ensemble des collections mais reviendrai simplement sur une salle qui m’a particulièrement frappée.

Lorsque le visiteur atteint l’étage du bâtiment, il aperçoit la première salle dont les murs sont peints en rouge assez vif. Cette petite pièce carrée est consacrée aux « chauffeurs d’Orgères », brigands de la fin du XVIIIe siècle. En fait, peu d’explications nous sont données, à part un texte qui n’est pas un texte de présentation émanant du musée. Cette relation des faits sans date indiquée, rédigée par un officier de gendarmerie, rend hommage à l’arrestation des chauffeurs plus qu’elle n’explique le choix de ce qui nous est montré. En effet, la particularité de cette pièce tient dans l’exposition, le long des murs, des masques mortuaires des personnes arrêtées puis guillotinées.

Le fait d’exposer ces masques n’est pas un problème mais il est assez étonnant que cela ne s’accompagne pas de plus de commentaires (intérêt historique, démarche muséographique…). L’absence de contextualisation rend l’ensemble assez curieux, comme si exposer le masque d’un bandit guillotiné avait un intérêt « en soi ». Sans forcément être particulièrement sensible, on peut ressentir un certain malaise face à ces masques qui nous montrent des visages marqués par une mort violente. Or, aucun panonceau ne prévient les visiteurs, et notamment les plus jeunes, de ce qui les attend.

Pour en apprendre un peu plus sur l’histoire des « chauffeurs d’Orgères », je vous renvoie à cette page et à celle-là (photos de certains masques…).

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