Pinterest, Pictify et les musées français

Cadres vides accrochés à un mur.Parmi les réseaux sociaux numériques, plusieurs sont fondés sur la collecte et le partage d’images, comme Pinterest et Pictify. Des institutions dépositaires de collections publiques peuvent investir ces réseaux de manière pertinente. Pourquoi en effet ne pas mettre en valeur cette richesse visuelle ? Quelques remarques peuvent être faites sur l’usage de ces réseaux et plus globalement, sur la politique des musées français en matière d’image.

Quelques musées français, déjà présents sur les réseaux sociaux les plus connus (Facebook, Twitter, etc.), utilisent également Pinterest et Pictify. L’image est au cœur de ces réseaux, Pictify ayant la particularité d’être dédié à l’image artistique :

 Pictify is the global home for sharing your favourite artworks, seeing other people’s, adding your comments, and building your own collection of favourite paintings, sculptures, photography, drawings, or any other art medium.

Pictify s’adresse même spécifiquement aux galeries et musées. Un certain nombre de musées, aux États-Unis et en Europe (Allemagne, Russie, Belgique, France, Suède, etc.) ont donc créé une page sur ce réseau. A la différence de Pinterest qui me semble proposer une gestion plus fine des contenus (avec les « Boards »), Pictify se présente comme un mur d’images. Les fonctions classiques d’un réseau social numérique sont présentes (aimer un contenu, le partager et le commenter). On voit bien l’intérêt pour un musée français de mettre ainsi en valeur ses collections, au plan international. Même si ce n’est pas une fin en soi, des musées de taille et de moyens modestes gagneraient d’ailleurs certainement à avoir ce type de visibilité numérique.

Cependant, on constate en parcourant les pages des musées (pas uniquement français) que ceux-ci, à quelques exceptions près, sont certes suivis mais ne suivent personne. Cela peut laisser supposer que le contenu est plutôt transmis de manière « verticale ». Ce n’est d’ailleurs pas le cas sur Pinterest (les musées suivent d’autres personnes ou institutions).

Les musées français repérés sur Pictify :

Pour ce qui est de Pinterest, la possibilité déjà soulignée d’organiser les contenus donne lieu à des tableaux variés : autour des expositions en cours, de thématiques liées aux collections, voire de produits commerciaux. Certains, comme le musée des Beaux-Arts de Lyon, associent un commentaire à l’image. Le clic sur celle-ci peut renvoyer directement à une page du site web de l’institution. Les possibilités éditoriales sont donc diverses. On note aussi que plusieurs musées sont présents sans être actifs pour le moment.

Les musées français repérés sur Pinterest :

Je voudrais terminer en soulignant que la présence des musées sur des réseaux construits autour de l’image peut aussi paraître un peu contradictoire. En effet, investir ces réseaux signifie a priori être dans une volonté de partage, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’œuvres du domaine public. Or, on peut simplement souligner qu’entre le musée d’Orsay qui interdit la prise de photographies en son sein et la politique générale des musées en matière de droits de reproduction, l’image des collections publiques ne bénéficie pas encore d’une telle volonté de partage. Un copyright accompagne d’ailleurs les images des collections du Louvre, mises en ligne sur Pinterest.

Pour ces questions, je signalerai un billet récent de Calimaq ainsi que le site du collectif SavoirsCom1.

 

Edit du 10/10/12 : on m’a signalé que le compte Pictify du Centre Pompidou n’était pas un compte officiel. J’ajoute que tous les musées n’indiquant pas sur leurs sites l’ensemble des réseaux sur lesquels ils sont présents, il est parfois difficile de distinguer les comptes officiels de ceux qui ne le sont pas.

Image de ce billet : «Framed» par UppyPhoto (voir sur Flickr) ; licence CC BY-NC-ND 2.0.
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Un commentaire

  1. Pour info, le compte Pinterest du musée du quai Branly est un « officiel », vraiment créé par nous, mais nous l’utilisons pas pour le moment. Nous l’avons justement créé pour éviter qu’il ne soit « squatté » par quelqu’un d’autre.