Interview (musée et numérique)

L’interview d’André-Yves Portnoff, proposée sur le site d’Archimag, est consacrée aux liens entre numérique et musée. La question est envisagée d’un point de vue économique, en lien avec le développement touristique.

J’adhère notamment à l’idée de développer les collaborations entre les sites et de ne pas « plaquer du numérique sur l’existant ». D’autres aspects développés dans l’interview m’interpellent plus. A la question de savoir si la visite virtuelle peut faire renoncer à la visite physique, M. Portnoff répond : « Au contraire, les quelques études sur le sujet démontrent l’inverse. Les internautes qui fréquentent le plus les sites web sont aussi les visiteurs physiques les plus assidus. (…) ». Ainsi, comme dans le débat sur la gratuité, on peut mettre en avant que les visiteurs les plus avertis profitent de ces nouvelles manières d’aborder le musée, comme ils profitent de la gratuité pour renforcer une pratique déjà acquise.

Nous sommes encore bien loin de l’élargissement à de nouveaux publics. Je me demande s’il est justement possible grâce au Web de toucher de nouveaux publics ou si seule une refonte des politiques culturelles actuelles serait à même d’y arriver ? Peut-être l’utilisation du Web peut-elle y contribuer, si cela s’inscrit justement dans une politique globale ? La gratuité par exemple ne peut remplacer à elle seule une politique culturelle qui montrerait à d’autres publics l’intérêt qu’il y a à visiter un musée ou simplement le fait que ce lieu ne leur est pas fermé. Autrement dit une politique qui favoriserait l’éducation culturelle et la curiosité pour un public large.

Concernant le rôle du visiteur, les pistes sont intéressantes (notamment pour améliorer le multilinguisme des sites), même si je continue à penser que la validation par un professionnel reste indispensable. On rejoint un peu le débat sur Wikipédia et autres expériences collaboratives. Si je reprends le propos de M. Portnoff, à savoir « qui mieux qu’un visiteur averti peut taguer une œuvre dans sa langue ? », j’aurais quand même tendance à répondre : des professionnels qui auraient reçu une formation en langues appliquée à leur domaine. Or, il est sûr que cela demande aussi certains investissements financiers.

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Un commentaire

  1. Culturemobile

    Les musées se réinventent. Deux dossier à lire pour approfondir le sujet :
    http://blog.culturemobile.net/index.php/2009/11/30/302-musees-virtuel-rfid-ar