Ce billet est consacré aux liens entre archéologie et musée. De la petite collection conservée depuis le XIXe siècle à l’accueil du mobilier issu des fouilles actuelles, les situations sont variées. La conservation du mobilier n’est pas seule concernée puisque le musée peut s’installer sur le lieu même d’un site. La question de la spécificité des collections archéologiques se pose. Comment ces collections sont-elles traitées actuellement ?
Lorsque l’État ou une collectivité se voit confier, au terme d’une opération d’archéologie préventive, la propriété de vestiges archéologiques, il faut que les conditions de leur conservation soient assurées. Or, il existe deux solutions : soit le mobilier intègre un musée, soit il est conservé dans un dépôt archéologique. A noter que les deux structures établissent parfois des collaborations pour assurer au mieux conservation, étude scientifique et mise en valeur. Les musées ne disposent pas toujours de réserves suffisamment importantes pour accueillir des vestiges pouvant consister notamment en de grandes séries d’artéfacts. Des arrêtés sont venus en application de la loi de 2003 sur l’archéologie préventive, dont celui du 25 août 2004 concernant la conservation du mobilier. Il présente peu de précisions d’ordre technique sur les conditions nécessaires. En tout cas, il n’y a pas encore, visiblement, de pratiques harmonisées sur l’ensemble du territoire.
Le dépôt archéologique et le musée n’ont pas les mêmes visées et l’on peut alors se demander comment le musée conserve et présente ce type de collections. Dans un dépôt, il s’agit de traiter le mobilier, de l’étudier et de le conserver. Dans un musée s’ajoute la dimension de transmission d’un patrimoine au public. L’un des moyens de cette transmission est bien sûr l’exposition, qu’elle soit permanente ou temporaire. Des activités de médiation, telles qu’ateliers et conférences, permettent aussi d’informer le public.
La scénographie offre parfois des présentations originales qui illustrent bien le propos. Je pense par exemple à une exposition qui a eu lieu au Musée départemental des Antiquités de Rouen (La Normandie à l’aube de l’histoire) où des aquarelles proposaient une restitution des sites. A Vieux-la-Romaine, la présentation des collections, au sein d’un vaste espace très lumineux, évite la surcharge et permet une découverte intéressante des pièces conservées.
L’archéologie a une place très variable dans les musées. Les collections peuvent donc être constituées d’éléments issus de fouilles récentes, avec parfois l’établissement d’un musée près du site fouillé, mais aussi de pièces provenant de collectionneurs privés. On peut ainsi distinguer les musées :
- aux collections pluridisciplinaires, avec une section consacrée à l’archéologie (Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon par exemple)
- archéologiques, entièrement dédiés à ce type de collections (Musée d’archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye, Musée Saint-Raymond de Toulouse…)
- de site (Lattes, Bavay, Vieux-la-Romaine…)
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